Chez C-Weed Aquaculture, nous produisons nos plantules comme un agriculteur pourrait produire des semis (tomates, salades…) avant de les mettre en terre en plein champs pour grossissement.
Les Laminaires tirent leur nom de la forme de leur thalle, long et aplati en forme de lame.
Ce sont de grandes algues marines brunes appartenant à la classe des Phéophycées. Elles peuvent atteindre plusieurs mètres de longueur. Notre métier d’algoculteur nous conduit à connaître et maîtriser leur cycle de reproduction afin de pouvoir les cultiver ; il n’implique aucune manipulation génétique mais consiste à reproduire à petite échelle en écloserie ce qui se passe dans la nature. En effet la reproduction des algues est particulière, ces végétaux ne produisant pas de graines mais des spores microscopiques, ce qui a conduit à classer le groupe des Algues parmi les Cryptogames, ce qui signifie « reproduction cachée ».
Ce petit texte accessible à tous, illustré d’un schéma, vous permettra de découvrir ce cycle typique des Laminariales, au cours duquel alternent une génération macroscopique d’individus non sexués pouvant atteindre plusieurs mètres et une génération microscopique constituée par des individus sexués dont la taille varie entre 250 et 500 microns.
L’ordre des Laminariales se divise en deux familles : les Laminariacées et les Alariacées.
Lorsqu’une Laminariacée arrive à maturité son thalle se couvre de zones plus sombres, irrégulières, appelées sores. Chez les Alariacées les sores ne se trouvent pas sur le thalle mais à la base de la plante, juste au-dessus du crampon fixateur, sur des sortes de follicules appelés sporophylles.
La génération macroscopique est représentée par des algues qui prennent le nom de sporophytes et produisent des spores.
En coupe transversale d’un sore on observe au microscope des sortes de sacs fertiles remplis de petites cellules, ces sacs alternant avec des cellules végétatives stériles. Les sacs fertiles sont appelés sporocystes. A maturité des petites cellules s’échappent des sporocystes par une micro-ouverture au sommet. Ces cellules sont des spores sphériques, d’un diamètre de 5 microns environ. Les spores sont pourvues de petits fouets latéraux mobiles, les flagelles, qui leur permettent de nager quelques temps avant de se résorber. A ce stade les spores se fixent sur un support – rocher ou autre surface-, s’arrondissent et germent. Initialement sphériques les spores deviennent ovales et produisent un tube d’abord transparent et se pigmentent au fur et à mesure que de nouvelles cellules sont produites. En quelques jours, dans de bonnes conditions de culture, les spores initiales ont pris l’aspect de petits filaments bruns qui vont se ramifier. On parle alors de gamétophytes. A l’observation on note une différence de morphologie ; certains gamétophytes présentent des cellules plus grosses et sont peu ramifiés : ce sont des femelles. Au contraire l’autre type morphologique est plus grêle et plus ramifié, parfois broussailleux : ce sont des mâles.
Parvenus à leur maturité ces gamétophytes vont émettre des gamètes, d’où leur nom.
Chez les femelles les gamètes prennent la forme de cellules sphériques appelées oosphères. Ces oosphères ne sont pas libérées dans le milieu mais restent en place, semi-extrudée par l’oogonium, cellule fertile du gamétophyte femelle.
Au contraire les gamétophytes mâles vont émettre des cellules sexuées mobiles, les spermatozoïdes, produites dans des zones spécifiques appelés spermatocystes ou antheridia.
Les cellules mobiles sont attirées vers les oosphères fixes par des hormones et les fertilisent.
Ce type de fertilisation d’une cellule femelle fixe par une cellule mâle mobile est appelée oogamie.
La fertilisation produit un zygote qui, par divisions mitotiques successives, va progressivement prendre la forme d’une nouvelle algue identique aux parents dont elle est issue.
On voit donc que chez les Laminariales des deux familles évoquées deux générations se succèdent :
- L’une, macroscopique représentée par des individus de grande taille appelés sporophytes
- et l’autre, impliquant des individus microscopiques, représentant la génération gamétophytique.
Les individus de l’une et l’autre génération sont morphologiquement différents : on parle alors d’hétéromorphie.
Découvrez en images toutes ces étapes :
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